The War Between the Land and the Sea – L’Humanité mérite-t-elle d’être sauvée ?

Il y a quelques semaines, je vous ai présenté le pilote de cette mini-série et maintenant qu’elle est terminée, je trouve qu’elle mérite sa petite critique.

5 épisodes au cœur d’un thriller politique original qui tourne autour d’un conflit entre l’Humanité et une ancienne race sous-marine venue réclamer justice.

La série est disponible sur la BBC et sera sur Disney+ début janvier 2026

Présentation

Alors qu’ils remontent un filet rempli de leurs prises du jour, des pêcheurs sont surpris par les cris d’une étrange créature et l’abattent.

Très vite mise au courant, la « Unified Intelligence Taskforce » (soit UNIT, une organisation terrienne dont le but est d’enquêter sur les menaces extraterrestres ou paranormales et les combattre) envoie un détachement sur place pour s’occuper de la situation.

Parmi eux, Barclay Pierre-Dupont (Russell Tovey) est présent car il est désigné comme le remplaçant officiel d’un agent absent. Le problème étant que Barcley n’est techniquement pas accrédité pour ce genre de mission, réalisant normalement des tâches administratives de bas niveau. Il est néanmoins là pour remplir son rôle de civil témoin pour les opérations de UNIT.

Il apparait très vite que la créature en question est ce que les humains désignaient dans leur mythologie comme un « Démon des Mers » (Sea Devil), rebaptisé de manière plus respectueuse en « Homo Aqua ».

C’est après avoir récupéré le corps de leur semblable, tuant au passage 2 soldats de UNIT, que cette race sous-marine émerge de l’océan de par le monde, se révélant à l’humanité et déclenchant une crise internationale sans précédent dans laquelle Barclay va se retrouver bien plus impliqué que prévu.

Critique

J’étais enthousiaste après le premier duo d’épisodes et je dois dire que globalement mon avis reste très positif sur l’ensemble de cette mini-série.

Barcley (Russell Tovey) est au centre de l’intrigue et il réussit très bien à porter la charge de ce rôle. Personnage à la fois perdu mais également très impliqué, il est superbement interprété avec beaucoup de justesse tout au fil du récit avec une belle évolution.

Gugu Mbatha-Raw incarne Salt, l’ambassadrice des « Homo Aqua ». On la sent très impliquée dans son rôle, à 200% que ça soit dans les moments les plus émouvants mais aussi les moments où elle laisse place à un côté plus froid et calculateur.

Mais il faut aussi mettre la lumière sur Jemma Redgrave, toujours dans le rôle de Kate Lethbridge-Stewart, déjà croisée plusieurs fois dans Doctor Who. Toujours commandante-en-chef de UNIT, elle est un personnage tout aussi central que le duo principal et dévoile des facettes supplémentaires qu’on a peu l’occasion de voir dans ses apparitions auprès du Docteur. Une femme forte, peut-être trop pour son propre bien et j’espère qu’on la reverra au centre d’autres histoires parce qu’elle crève l’écran.

Le choix d’un même réalisateur pour les 5 épisodes permet de garder une cohérence visuelle et si beaucoup de scènes sont assez classiques et ne ressortent pas vraiment, il y a des moments où les choix visuels et de mise en scène contribuent à donner une certaine importance (voire une tension) aux scènes, comme la première arrivée des ambassadeurs ou encore la partie « en sous-marin ».

Venant de Russel T. Davies, on sait que le récit va bien plus loin que simplement raconter une histoire, j’en toucherai quelques mots dans la partie spoilers, et si ça manque parfois un peu de finesse, ça reste efficace tout du long, même si certains événements sont un peu téléphonés.

L’histoire se tient bien, les situations évoluent avec leur lot de révélations, il n’y a que le 4ème épisode qui est à mon sens en-dessous du reste. Sans doute parce qu’il y a ce sentiment que certaines choses évoluent trop vite et que ça aurait sans doute pu mériter d’étaler sur 2 épisodes pour donner une meilleure évolution.

Et si elle est un spin-off de Doctor Who, elle fait le choix judicieux de ne pas faire de référence à l’univers étendu du Docteur, plaçant juste l’une ou l’autre référence au Docteur lui-même, sans que ça impacte l’histoire en elle-même. Et c’est même plutôt pas mal de voir aussi ce que fait UNIT en dehors de ce qu’on voit d’habitude. D’autant que ça permet de mettre au premier plan des personnages habituellement très secondaires, en plus des nouveaux arrivés.

! Attention ! Spoilers !

En cliquant ici, vous accédez à la partie SPOILERS qui peut contenir des parties critiques de l'histoire.

Histoire de donner tout de même un avis plus précis sur certaines parties de l’histoire.

Le duo de premiers épisodes permet de vraiment bien poser la situation initiale. Comme je l’avais mis dans l’article que j’ai fait sur le pilote, ils permettent de mettre en place la situation initiale mais surtout de voir que ces « Homo Aqua » sont sérieux dans leurs demandes et menaces, avec la pluie de déchets et de plastique.

Le troisième épisode est sans doute celui que je trouve le plus important et peut-être le plus réussi. Un épisode bicéphale avec une partie de l’équipe qui s’entraîne pour descendre dans les profondeurs, qui vit cette longue descente avec tout le stress possible et qui se conclut par la trahison de l’un des leurs, envoyé comme kamikaze dans le but de tuer les négociations dans l’œuf. Et sur la terre ferme, les premières tensions naissent entre UNIT et les politiciens anglais et américains au point de vouloir assassiner Kate, qui ne devra sa vie qu’au sacrifice du collègue avec qui elle était secrètement en couple (Alexander Devrient).  Un événement important pour la suite qui impactera beaucoup Kate.

Si j’ai un reproche à faire sur le 4ème épisode, c’est la vitesse de l’évolution de la relation entre Salt et Barcley. La tension entre les deux personnages est évidente, renforcée par leur discussion seul à seul de l’épisode précédent mais la vitesse à laquelle les choses s’enchaînent manquent un peu de cohérence, comme si cet épisode avait au départ été pensé en 2 parties, qui auraient pu montrer une évolution plus naturelle. Pour le reste, l’histoire continue de suivre son fil, la tension monte et le final approche.

Un épisode final qui m’a bien plus prix aux tripes que ce que j’imaginais. Et c’est probablement dû à 2 raisons : le pessimisme de Russel T. Davies mais aussi la nature humaine. Une conclusion cruelle et triste pour cette guerre où aucun des 2 peuples n’a eu envie de réellement tisser des liens et où lorsqu’il semblait possible de trouver une issue favorable, l’Homme a, encore une fois, été fidèle à lui-même, détruisant ce qu’il ne comprenait pas, un parallèle assez évident avec le colonialisme. Et que dire de l’interprétation de Gugu Mbatha-Raw dans le dernier discours de Salt, en sachant qu’elle est celle qui a contaminé son peuple tout en étant porteuse saine et a vu 90% de son peuple mourir. De réels moments d’émotions dans ce final. (Et les visions de ce que l’eau pourrait faire aux responsables sont-elles des images qu’ils ont imaginées ou une vision de leur futur ?)

Et si la série essaie de nous laisser sur une note d’espoir avec le bonheur partagé de Barcley et Salt, on garde vraiment un goût amer en bouche en sachant que l’humanité n’est pas sortie grandie de ce conflit et qu’au vu du comportement du pauvre joggeur qui croise la route de Kate, les gens n’ont rien appris.

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Conclusion

On n’est pas sur la série de l’année mais on est tout de même face à l’une des séries que je plébiscite cette année.

Certes, tout n’est pas complètement original dans l’histoire mais la manière de le raconter, de le faire vivre, donne à chaque fois envie de voir la suite et de se demander comment tout va se résoudre.

Une réussite à la fois sur le côté « thriller politique » mais également quand il s’agit d’explorer les relations entre les personnages, positivement ou négativement.

Si le pitch vous rend un peu curieux, donnez-lui sa chance. Et puis, elle ne dure que 5 épisodes, c’est assez rapide. De mon côté, j’ai beaucoup aimé.

Bande-annonce (VO)

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