Chad Powers – Le rédemption d’un Quarterback

Certains tirent un peu quelques traits entre cette nouvelle série et Ted Lasso et si on peut effectivement y voir un peu le côté « poisson hors de l’eau », les séries sont assez peu comparables, en dehors du fait que leur concept vient d’un sketch. Pour Ted Lasso, c’était une bande-annonce de NBC où Jason Sudeikis incarnait déjà cet entraîneur américain qui découvrait le football européen.

Chad Powers a été créé lors d’un segment/sketch où Eli Manning est maquillé pour participer à une journée ouverte de tests dans une Université. De cette petite blague est né le concept de : « Et si un bon Quarterback se retrouvait à devoir rejoindre une équipe universitaire ? ».

L’idée est là, maintenant, est-ce qu’est bien amené et surtout est-ce que ça marche ?

La série est disponible sur Disney+

Présentation

Russ Holliday (Glen Powell) est une star du football américain universitaire, un Quarterback prometteur qui voit son monde s’effondrer lorsqu’il commet une boulette en fin de match qui, non seulement permet à l’équipe adverse de l’emporter, mais qui le perturbe au point de se disputer avec un fan sur le bord du terrain au point de renverser un jeune supporter en chaise roulante, devant toutes les caméras.

8 ans plus tard, il n’a jamais pu avoir de carrière de joueur professionnel et a enchaîné les émissions TV et autres moyens d’essayer d’être populaire mais qui ont surtout contribué à faire de lui quelqu’un de bête et arrogant, regrettant de ne pas avoir pu vivre la vie qu’il voulait. D’autant que le sort s’acharne et l’empêche d’avoir un contrat en XFL, fermant définitivement la porte à une carrière de Quarterback professionnel.

C’est alors qu’il entend parler d’une journée d’essais ouverte organisée par l’équipe d’une petite université. Russ va alors voler du matériel à son père, prothésiste pour le cinéma, pour créer un alter-ego qui pourra participer et qui, il le pense, lui permettra au final de redorer son image. Ainsi naît Chad Powers.

Critique

La série est portée par un casting assez réussi.

Glen Powell, qu’on voit de plus en plus depuis Top Gun: Maverick, incarne le double personnage principal et il est tout aussi convainquant en Russ imbuvable et prétentieux qu’en Chad maladroit.

Pour ne pas se faire avoir, Russ/Chad se trouve vite un allié en la personne de Dany (Frankie Rodriguez), mascotte de l’équipe mais dont les talents en maquillage aideront notre protagoniste. Un personnage vraiment important pour l’évolution que peut avoir Russ.

Le reste du cast principal est surtout composé de Steve Zahn en coach principal et Perry Mattfeld dans le rôle d’une coach adjointe et fille du coach principal.

Ça semble un peu léger mais finalement, l’histoire tourne principalement avec ces 4 personnages, ça manque un peu de profondeur par moments, ils évoluent un peu à leur manière mais on garde parfois l’impression qu’il manque des épisodes pour vraiment développer les choses.

On finit par s’attacher à Chad et à vouloir le voir réussir et s’améliorer, malgré tout, on est un peu frustrés de voir le peu d’évolution de Russ qui reste bien trop longtemps « lui-même » et on a bien envie de lui donner des baffes. Ça s’améliore au fil de la saison mais ce n’est pas parfait.

Mais il y a d’autres actes manqués dans la série. On nous présente le receveur principal comme étant arrogant et on le sent comme une possible source de conflit et puis c’est très vite oublié et le personnage est juste là dans le fond. Trop peu de temps pour développer des intrigues secondaires ? Mais alors pourquoi les lancer ?

On peut aussi se demander pourquoi avoir inclus l’énervant personnage de Tricia, présidente du conseil des propriétaires du club, qui n’apporte rien à l’histoire au point que sa disparition ne changerait strictement rien à l’histoire.

Mais la série reste divertissante, on s’amuse bien et on a envie d’en savoir plus, mais il faudra espérer une suite car en l’état, la série n’a pas de conclusion.

! Attention ! Spoilers !

En cliquant ici, vous accédez à la partie SPOILERS qui peut contenir des parties critiques de l'histoire.

Je vais tout de même revenir sur des petites choses concernant l’épisode final, que j’ai appréciées, sauf une.

Tout d’abord, en positif, les retrouvailles entre Russ et son père qui sont enfin une vraie manière de montrer que Russ évolue, change et commence à devenir quelqu’un « de bien ». Bien écrit, touchant, bien joué, ça permettait de bien relancer le final.

Ensuite, j’ai également apprécié la discussion entre Russ et Ricky dans le bus. J’ai eu peur à un moment d’une écriture clichée qui allait se terminer en baiser entre les personnages mais ils sont passés à côté du piège, la gifle et la colère sont vraiment à propos mais il y a surtout la conclusion où, au lieu d’une espèce d’Happy End dont rêvait Russ, il se retrouve dans une situation où chacun a besoin de l’autre et où son secret est gardé grâce à ça mais où leurs relations humaines sont retombées à zéro.

Si suite il y a, Chad aura peut-être enfin un vrai antagoniste en Gerry, son remplaçant éternel optimiste qui pète les plombs avec le retour de Chad qui est la goutte d’eau qui fait enfin déborder son vase. Ça peut donner une piste intéressante pour la suite.

Malheureusement pour moi, la série a fait le choix d’arrêter sa saison sur une non-fin. Même pas un cliffhanger, on n’est pas réellement dans un moment de suspens, mais on a l’impression que la série s’arrête juste avant ce qui devrait être un épisode final. Si elle est renouvelée, il va falloir développer au-delà de ce match, alors qu’en cas d’arrêt, il aurait été bien plus appréciable que le résultat du match soit la conclusion de la saison, positive ou non mais qui ouvrait des vraies portes et autre chose que « ah ça commencer … ah non c’est la fin ». Un peu frustrant à mon goût.

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Conclusion

Il y a pas mal de petites choses que j’ai aimé dans cette série, qui font que j’ai apprécié son visionnage et que je peux aisément la recommander à tout qui serait intéressé par le concept.

Mais elle possède aussi pas mal de choses moins réussies qui font qu’on est loin d’un « Ted Lasso du Football US ». Certaines sous-intrigues inutiles, certains décisions du personnage principal, le choix d’avoir une fin de saison non conclusive, et je pourrais en trouver encore, ce sont pour moi des choses qui font qu’elle ne sera pas dans mes immanquables de l’année, malgré toute la sympathie que je lui porte.

Il reste à espérer qu’elle ait droit à une seconde saison qui ne nous laisse pas sur notre faim, qui corrige les quelques défauts cités, qui puisse mieux montrer la rédemption de Russ et, idéalement, qu’elle permette de donner une vrai conclusion à cette histoire qui ne fonctionnera plus si elle tire en longueur.

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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