Exit 8 – Trouverez-vous la sortie ?

Et si vous vous retrouviez dans un couloir de métro qui se répète en boucle ? D’un côté ou de l’autre, vous arpentez inlassablement le même corridor jusqu’à ce vous remarquiez un panneau vous expliquant des consignes.

« Si vous voyez une anomalie, faites demi-tour … trouvez la sortie 8 » … Une anomalie ? Mais qu’est-ce donc ?

Présentation

Un matin, alors qu’il prend le métro pour aller à son travail, un jeune japonais se retrouve dans un étrange couloir qui semble se répéter à l’infini, avec toujours les mêmes portes, les mêmes affiches, les mêmes panneaux et un étrange homme qu’il croise à chaque fois et qui ne lui répond pas.

C’est lorsqu’il fait attention à un panneau lui donnant des consignes qu’il commence à comprendre les règles de l’univers dans lequel il se trouve.

« Cherchez les anomalies » … « Si vous voyez une anomalie, faites demi-tour » … « Si vous n’en voyez pas, continuez votre chemin » … « Prenez la Sortie 8 ».

Va-t-il réussir à s’échapper de cette boucle infinie ?

Le film est sorti au cinéma le 8 octobre 2025

Critique

Pour les rares d’entre vous qui auraient fait le rapprochement, il s’agit de l’adaptation d’un jeu vidéo au sujet duquel je vous avais touché un mot l’an dernier.

Le film reprend complètement l’aspect visuel du couloir du jeu et son concept de base (tout comme certaines anomalies) mais réussi à le transformer dans une œuvre ayant une vraie histoire, la plongeant dans un univers réaliste.

J’ai du mal à mettre le film dans une « case » pour déterminer son genre … est-ce que la tension ressentie au fil du film est assez forte pour en faire un thriller ? Son ambiance oppressante et certains passages sont-ils assez malsains que pour être un film d’horreur psychologique ? Car nous ne sommes pas face à un film d’horreur qui va essayer de vous faire sursauter à la moindre occasion ou qui va multiplier les effets gores ou horribles.

On est ici face à un film qui pose une ambiance, qui nous plonge dans la détresse de ses personnages, et qui nous invite également à participer puisqu’on se retrouve également à scruter le couloir à la recherche d’anomalies qui n’auraient peut-être pas été vues.

Le film s’offre une mise en scène recherchée avec des plans très « jeu vidéo » justement, par exemple en vue subjective ou en étant réellement à hauteur de personnage par moments. Il ne faut pas grand chose niveau effets visuels pour donner des frissons au spectateur, la tension quasi permanente fait qu’on est aux aguets tout le temps, ne sachant pas si et quand quelque chose va se produire.

Les compositions musicales participent grandement à ces sensations avec des motifs sonores qui se répètent à chaque boucle, une musique qui sait se faire oublier par moment mais qui peut aussi devenir volontairement inconfortable quand elle le souhaite et qui accompagne autant les moments de tension que les périodes d’accalmie.

Le jeu n’allait pas plus loin que sa « simple » boucle de gameplay, mais pour le film Genki Kawamura et Kentaro Hirase ont dû donner plus d’épaisseur à l’univers et créer une véritable histoire, donner un véritable sens au film et un but à ses personnages.

« L’homme perdu » (Kazunari Ninomiya) est un jeune homme coincé dans son train-train quotidien qui est bousculé lorsque son ex-petite amie (Nana Komatsu) l’appelle pour lui annoncer qu’elle est à l’hôpital, enceinte et qu’elle ne sait pas quoi faire. Il décide de la rejoindre et c’est là qu’il arrive dans le couloir infini.

Et si le début du film ressemble à une copie carbone du jeu avec un personnage ayant un processus répétitif pour chercher les anomalies, le film amène finalement des éléments supplémentaires qui vont donner une touche supplémentaire au récit.

! Attention ! Spoilers !

Pour ceux qui ont vu le film ou qui s'en fichent de connaître des moments importants de l'histoire ou la fin, voici la zone spoilers.

L’arrivée de l’enfant (Naru Asanuma) va bousculer les choses, complexifiant la narration en mélangeant les lignes du temps mais c’est aussi grâce à ce pion supplémentaire que le film arrive à dépasser son concept initial et à raconter plus de choses sur ses personnages.

Je regrette juste que « L’homme qui marche » (Yamato Kochi) n’ait pas eu un peu plus de place dans son intrigue, ou de mise en contexte, mais c’est juste un petit grief personnel.

Car, si je ne veux pas déflorer la conclusion ici, il faut savoir que le film fait le choix de ne pas chercher à expliquer son mystère, juste le présenter, le faire vivre et le faire disparaître.

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Conclusion

Ayant apprécié le jeu dont le film est tiré, j’avais peur d’un truc banal à base de jump scares et d’un concept trop répétitif.

Très agréable surprise donc de constater que malgré son histoire toute simple, le film tient toutes ses promesses de film d’horreur psychologique subtil avec une tension de thriller.

Il n’y a pas grand chose à lui reprocher, il remplit parfaitement la mission qui lui était donnée, c’est clairement un film à ne pas rater en 2025 pour les amateurs du genre.

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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