J’avais déjà eu l’occasion de l’essayer plusieurs fois en démo et j’avais déjà été obsédé par son concept, répétant en boucle les 4 jours d’exploration qu’offrait cette première version d’essai.
J’y retrouvais une partie du charme que j’aime dans le jeu de plateau « Betrayal at House on the Hill », à savoir la construction d’un manoir différent à chaque itération mais en y ajoutant cette fois une part de mystère et d’énigmes avec la poursuite de cette 46ème pièce mais aussi les autres mystères qui se mettent sur notre chemin.
Et le temps passant, j’ai commencé à voir en ligne que le jeu faisait un peu de bruit auprès des gens qui pouvaient l’approcher. Un bon signe ? Un premier candidat au titre de jeu de l’année ? Voyons voir ça !
Découverte réalisée sur PC (et Steam Deck) avec un jeu acheté sur Steam
Présentation
Nous incarnons Simon qui vient d’hériter du manoir de son grand-oncle décédé. Enfin presque, puisqu’il y a une petite condition pour toucher cet héritage : résoudre le mystère du manoir et y trouver la pièce n°46 dans un manoir qui en compte 45.
Si jusque-là, la tâche ne semble pas insurmontable, les particularités du manoir et les règles complémentaires vont compliquer la mission de notre jeune héritier.
En effet, Simon ne peut pas passer la nuit dans le manoir et ne peut pas emporter des objets du manoir en dehors et vice-versa. De plus, il ne sera possible que de traverser qu’un certain nombre de salles chaque jour avant de devoir aller se reposer.
Et dernière complication et pas des moindres : chaque jour, le manoir change de disposition qui dépendra des choix réalisés par Simon au fur et à mesure de son avancée.
C’est en jonglant avec ces différents éléments que notre protagoniste devra résoudre le mystère de la 46ème pièce … mais aussi les autres mystères qui semblent être présents dans le manoir.
Le jeu est disponible depuis le 17 avril sur PC, PlayStation 5 et XBOX Series X|S.
Découverte
Ceci n’est pas une critique complète
Il y a plusieurs raisons qui font que je vais surtout considérer cet article comme une découverte et non une critique complète du jeu.
La principale étant qu’au vu de sa complexité du temps qu’il faudrait pour en percer tous les mystères, je ne considère pas avoir découvert assez de choses que pour donner un avis complet. Mes expérimentations sur la démo m’ont permis de vite avancer sur de petites énigmes çà et là mais c’est à force de pouvoir accumuler les jours dans cette version finale (la démo s’arrêtait après 4 jours) que l’on peut découvrir des choses qu’on ne soupçonnait pas au début et qui amènent très vite sur des énigmes dont on ne soupçonnait pas l’existence.
De ce fait, je vais éviter de dévoiler des réponses ou gâcher des surprises dans ce texte tout en vous laissant la possibilité d’en voir plus dans ma vidéo découverte qui elle me voit résoudre les premières « énigmes » du jeu.
Néanmoins, je vais essayer de titiller votre curiosité !
Exploration et déduction
La mécanique principale du jeu est l’exploration du manoir. On commence chaque journée dans le hall d’entrée avec 3 portes devant nous. En ouvrant une porte, le jeu va proposer un choix entre 3 tuiles qui viennent du stock de pièces disponibles pour construire la pièce adjacente, mais une fois la porte choisie, impossible de faire un retour en arrière et il faudra bien choisir notre pièce de destination car elles possèdent toutes leurs particularités.
Nombre de portes, effet immédiat, effet permanent, malus, récompense, ce ne sont là que quelques exemples de choses qui caractérisent les différentes pièces. Et il faudra jouer intelligemment pour avoir par exemple des ressources qui nous manquent mais sans se retrouver plus loin à n’avoir le choix qu’entre des cul-de-sac qui arrêteront notre progression.
La carte que nous recevons au début du jeu semble claire sur notre objectif : nous sommes dans le hall d’entrée en bas et tout en haut se trouve « l’antichambre », un but assez évident et les premières tentatives vont surtout nous mener à essayer de construire un manoir qui mène vers cette pièce.
Mais c’est en parcourant les différentes pièces que nous allons petit à petit nous rendre compte qu’il y a bien plus que la pièce 46 comme mystère dans ce manoir !
Les joies de l’aléatoire
Le jeu n’est pas exempt de reproches et celui qu’on pourrait lui faire le plus, c’est la frustration que peut amener son côté aléatoire.
Commencer une journée avec un but bien précis et se rendre compte que le jeu ne va pas nous donner les objets ou pièces dont on a besoin peut amener une forme de déception et de frustration.
Et pourtant, c’est dans ces moments qu’on peut y voir l’une des philosophie du jeu : à chaque journée, on peut apprendre une nouvelle chose, découvrir une nouvelle pièce, comprendre une énigme et avancer dans les différents mystères qu’il propose, même si ce n’est pas celui qu’on avait en tête au début. D’autant qu’au fil du temps, on apprend des mécaniques qui nous permettant de jouer avec cet aléatoire.
Il faut aussi se dire que c’est un type de jeu qui ne plaira pas à tout le monde. Il faut aimer se creuser les méninges que ça soit dans le jeu en lui-même dans des pièces qui contiennent des énigmes mais aussi avec de plus grandes choses qui se débloquent avec des relations entre différentes pièces ou même avec le manoir entier.
Dernier point important, le jeu n’est qu’en anglais et certaines énigmes sont vraiment basées sur le vocabulaire anglais et sur les relations entre certains mots. C’est un frein pour pas mal de joueurs mais il faut reconnaître qu’un anglais assez « basique » est suffisant pour résoudre pas mal d’énigmes.
La fin n’est que le début ?
Il faut aussi mettre en avant les qualités artistiques du jeu. Visuellement on se retrouve face à un style de cell shading très joli qui arrive à mettre en avant juste ce qu’il faut comme détails dans l’environnement. Mais il ne faut pas oublier la musique, généralement très discrète mais qui propose de belles envolées pour marquer les moments importants de notre progression.
Et c’est un jeu dans lequel on peut vraiment se perdre.
Je suis arrivé assez vite à voir le premier générique du jeu, fortement aidé par les connaissances déjà acquises dans mes heures de démo, mais je sais qu’il me reste des tas de choses en cours, que j’ai déjà pu apercevoir mais pour lesquelles je n’ai pas encore toutes mes réponses et j’ai cru comprendre que certains mystères ne m’étaient pas encore apparus du tout.
Je ne ferai pas un article « de vraie critique » plus tard, celui-ci est déjà largement suffisant pour vous décrire tout ce que j’aime dans ce jeu mais aussi ce que vous pourriez ne pas aimer.
En conclusion …
Je ne sais pas encore s’il sera mon jeu de 2025 mais une chose est sûre, Blue Prince a marqué positivement cette année.
Néanmoins, si l’avis quasi unanime des critiques pourrait faire croire qu’il s’agit d’un jeu sans défauts, il faut redescendre les pieds sur terre et se rendre compte que tout le monde ne va pas accrocher à un jeu bourré d’énigmes, qui demande de prendre des notes et des captures d’écran, qui peut vous faire avoir des épiphanies bien des heures plus tard, alors que le jeu est coupé et qui peut aussi avoir un côté frustrant à cause de son côté aléatoire.
Il ne plaira pas à tout le monde mais pour les amateurs du genre, c’est un must-have absolu dont le plus gros risque est de vous rendre obsédés par ses mystères au point d’y penser tout au long de la journée. D’ailleurs … j’y retourne !