Fallout – Saison 1 – Aventures dans un monde post-apocalyptique … avec sa dose d’humour et de trash

Fallout est à l’origine une franchise de jeux vidéo qui a débuté en 1997. Se déroulant dans une dystopie post-apocalyptique, elle nous propose un univers où se déroulent des histoires généralement tragiques teintées d’un humour noir et décalé. Amazon s’essaie à l’adaptation en série de cet univers et nous propose de plonger dans les Terres Désolées de la Nouvelle Californie pour y suivre le périple de 3 personnages que rien ne semble destiner à se rencontrer. Une adaptation réussie ? fidèle ? les deux ? …

La série est disponible depuis avril 2024 sur Amazon Prime

Présentation

Depuis des années, une guerre de ressources oppose les États-Unis et la Chine. Le conflit ne fait que s’accentuer au fil du temps et le 23 octobre 2077, les premières attaques nucléaires tombent, changeant la surface du monde à jamais. Les plus « chanceux » sont les gens qui ont le temps de se réfugier dans les Abris créés par la société Vault-Tec tandis que les autres subissent les affres des conséquences d’une attaque nucléaire d’une aussi grande importance.

Plus de 200 ans plus tard, en 2296, nous faisons connaissance avec nos 3 protagonistes.

Lucy MacLean (Ella Purnell) est une habitante de l’Abri 33. Née dans cet abri, elle est la fille du Superviseur (le « chef » de l’Abri, incarné par Kyle MacLachlan). Aujourd’hui est un grand jour pour elle : elle doit se marier avec un homme de l’Abri 32 dans le cadre d’un programme d’échange entre les 2 Abris. Mais tout ne se déroule pas comme prévu et, à l’issue d’événements comptés dans le pilote, elle se résout à quitter le confort de son Abri pour partir à la recherche de son père.

Maximus (Aaron Moten) est un apprenti-Écuyer au sein de la Confrérie de l’Acier. Cette organisation plutôt fanatique s’est donnée comme mission de récupérer et comprendre les technologies d’avant-guerre et de les utiliser pour étendre son influence. Maximus se retrouve choisi pour être le nouvel Écuyer du Chevalier Titus, en charge de transporter son matériel et d’entretenir son Armure Assistée. Envoyés en mission pour trouver un fugitif de l’Enclave, tout ne se déroulera pas comme prévu.

La Goule (Walton Goggins) était un humain lors de la chute des bombes en 2077 qui a muté ensuite avec les retombées radioactives. Devenu cette créature, il est désormais Chasseur de Primes, ayant besoin de ressources pour acheter les drogues lui permettant de garder son humanité. Alors qu’il avait été enfermé à la suite d’un contrat précédent, il est libéré par un groupe de chasseurs de primes qui cherche à l’engager pour retrouver le même fugitif de l’Enclave que recherche la Confrérie de l’Acier. La Goule décide plutôt de les éliminer et de partir seul pour récupérer la prime.

Critique

Commençons par ce qui frappe au premier regard : les qualités visuelles de la série. Que ça soit au niveau des décors, des costumes, des effets, des créatures, c’est une réussite à 100%. Les Abris sont de magnifiques reconstructions de ce qu’on trouve en jeu (le design des portes principales est toujours aussi mythique), les décors naturels donnent vraiment l’impression de parcourir un monde post-apocalyptique et la « production value » sur les costumes et armes sont vraiment fidèles à l’imagerie des jeux.

Fidélité visuelle oui mais que dire de l’ambiance sonore ? Inon Zur, le compositeur attitré de la franchise depuis au moins Fallout 3, n’a pas été choisi mais il a fortement inspiré les compositions de Ramin Djawadi, déjà bien connu pour être le compositeur de Game of Thrones. Mais la série fait également le même choix que les jeux en allant piocher des musiques, principalement des années 1940-1950, pour venir rythmer certains moments. Du Johnny Cash, du Nat King Cole mais aussi de grands classiques de la franchise comme « I Don’t Want to Set the World on Fire » ou « Maybe » de The Ink Spots passent dans nos oreilles offrant parfois un décalage complet avec la violence visible à l’écran.

C’est un autre point sur lequel la série est fidèle à l’esprit des jeux : sa violence et le côté trash de certaines scènes. Fallout n’est pas un univers où la bienveillance est de mise, c’est même plutôt généralement l’inverse et la série l’a bien compris. La série n’hésite pas à proposer des scènes parfois plutôt sanglantes qui restent dans le thème général de la franchise.

Au niveau de la forme, tout semble réussi … mais avant d’attaquer le fond, parlons du casting.

Les acteurs principaux sont clairement à la hauteur des attentes qu’on peut avoir.

Ella Purnell arrive très bien à incarner ce mélange de naïveté et de volonté de son personnage qui va petit à petit comprendre comment fonctionne le monde extérieur tout en essayant de rester attachée à ses valeurs.

Aaron Moten est très bon en écuyer aussi, dépassé par la situation et avec l’envie de montrer ce dont il est capable.  La série montre aussi bien l’évolution de son personnage qui va passer de quelqu’un qui n’a connu quasiment que la vie au sein de la Confrérie et qui va découvrir une vision du monde totalement différente de celle qu’il connait.

Johnny Pemberton, qu’on a pu voir dans l’excellente mais trop courte Son of Zorn et dans Superstore, est parfait en « petit con » et on en vient à se demander ce qu’il va arriver à son personnage d’écuyer aussi. Et bien sûr, je suis toujours ravi de revoir Kyle MacLachlan qui sera toujours pour moi le vrai Paul Atréides , désolé Timothée Chalamet.

Mais si tout le monde est à la hauteur, il y en a un qui un qui réussit tout de même à tirer son épingle du jeu : Walton Goggins. Que ça soit en humain dans ses scènes flashback ou en goule, il incarne parfaitement son rôle et si les premiers visuels nous faisaient un peu croire à une goule un peu « cheap », on se retrouve avec un personnage complexe, intéressant et juste assez connard que pour être en parfaite adéquation avec son univers, tout en gardant une part d’humanité.

En bref, c’est joli et les acteurs sont bons … mais qu’en est-il de l’histoire, de l’univers en lui-même ?

Déjà, chose peu habituelle dans les adaptations tirées de jeux vidéo, la série n’est ni une adaptation d’une histoire déjà racontée dans la franchise (comme peut l’être The Last of Us), ni une tentative de placer l’histoire dans un univers semblable à celui de la franchise mais hors du canon (comme la franchise Resident Evil au cinéma par exemple). Ici, l’histoire se place dans le canon officiel de la franchise, se plaçant en fin de timeline (environ 10 ans après les événements de Fallout 4) et utilisant des flashbacks pour parler aussi du passé.

Néanmoins, la série est parfaitement adaptée aux personnes ne connaissant pas du tout les jeux dont elle est tirée. Si les habitués de l’univers reconnaîtront sans souci les clins d’oeil, références et qu’ils auront des connaissances plus approfondies sur certains points, ceux qui découvriront la franchise avec la série seront accueillis par une série qui remet en contexte et explique les choses à savoir sur l’histoire de ce monde et ses particularités. C’est une belle réussite sur ce point.

L’intrigue en elle-même se laisse suivre et si certaines coïncidences sont parfois un peu grosses, ces ficelles ne sont pas non plus trop gênantes et contribuent à donner un bon rythme à la série. Et les diverses sous-intrigues sont toutes intéressantes aussi, enrichissant les personnages ou permettant de mieux développer des parts de l’univers.

À l’issue de la saison, si une partie de l’intrigue de base est terminée, il reste bien des pistes ouvertes pour continuer à explorer l’univers et en apprendre encore plus sur l’univers de Fallout. J’ai hâte !

! Attention ! Spoilers !

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Et vers quoi nous amène cette fin ?

Moldaver (Sarita Choudhury) a pu enclencher la fusion froide, permettant d’alimenter en électricité toute la région de Los Angeles, avant de succomber. Elle reste un personnage mystérieux et il est dommage qu’on n’en sache finalement pas plus sur elle, en particulier sur la manière dont elle a pu survivre depuis 2077, je ne serai pas étonné qu’on parle à nouveau d’elle dans la saison 2, en particulier dans des flashbacks. On la voit assez peu alors qu’elle semble être un personnage important de la région.

Il faudra voir également les conséquences de cette région alimentée en courant mais qui pourrait tomber sous la coupe de la Confrérie de l’Acier. Maximus s’en sort finalement pas trop mal en ayant le crédit malgré lui de la mort de Moldaver, son avenir en tant que Chevalier semble assuré mais son voyage lui a fait voir son ordre d’un nouvel œil et il faudra voir les conséquences.

Lucy et Cooper (La Goule) partent à la poursuite d’un Hank blessé et en fuite. La jeune femme a clairement perdu son innocence dans le dernier épisode, ayant appris les origines de son père mais surtout qu’il était la cause de la mort de sa mère et sans doute aussi de la mort de nombreux civils à Shady Sands. Cooper quant a lui nous dévoile son véritable objectif dans ce dernier épisode : savoir ce qui est arrivé à sa famille … et Hank semble être au courant.

Le dernier plan nous montre une dernière fois Hank, ayant réussi à fuir grâce à son Armure Assistée, arriver proche de la ville de New Vegas. … J’ai encore plus hâte !

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Conclusion

Si l’année devait s’arrêter là, Fallout serait ma série de 2024 (et il y a des chances qu’elle le reste). Ça lance bien la conclusion, non ? C’est un univers que j’adore, qui est parfaitement retranscrit, avec des personnages qui, en plus d’être bien incarnés, sont profonds, une réussite tant visuelle qu’auditive et une histoire qui tient la route et qui peut plaire autant à un fan absolu de la franchise comme moi qu’à un néophyte. Une seconde saison est en route et j’ai hâte qu’elle débarque … même si on peut sans doute attendre 2026 vu que le tournage ne débute qu’ici en septembre.

Bande-annonce (VF)

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