Jurassic World : Dominion – Alors, qu’est que ça donne ce « monde d’après » ?

Conclusion de la trilogie « Jurassic World » et de l’hexalogie « Jurassic Park », ce nouveau film s’annonce comme une réunion du nouveau cast et de l’ancien pour traiter d’une question essentielle « Comment serait un monde où les dinosaures auraient à cohabiter avec l’Homme moderne ? » … ou alors, c’est une autre question … « Comment se faire un max de blé en réalisant des suites sans saveur non stop ? » … Je ne sais plus …

Présentation

A-t-on vraiment besoin de présenter ce film que tout le monde connait ? Comme dit en introduction, il s’agit du dernier volet de la saga Jurassic World, elle-même suite de la trilogie des Jurassic Park. « Originalité » de ce volet, le cast de la nouvelle franchise (Bryce Dallas Howard et Chris Pratt) retrouve les 3 acteurs principaux qui ont fait le succès de la première trilogie : Laura Dern, Sam Neill et Jeff Glodblum. (Tout comme « Scream » nous l’a déjà fait en début d’année…)

Si l’introduction du film parle effectivement un peu des conséquences des dinosaures présents dans notre quotidien, on se retrouve très vite avec 2 histoires distinctes qui pourraient peut-être se croiser à un moment (clin d’oeil, clin d’oeil).

D’un côté Claire et Owen (Howard et Pratt) partent pour sauver leur fille adoptive (Maisie Lockwood … la clone du volet précédent … qu’on avait déjà tous oubliée) ainsi que le bébé de Blue, enlevés par de mystérieux criminels.

De l’autre, Ellie Sattler (Dern) demande à Alan Grant (Neill) de l’aider à enquêter pour prouver que les sauterelles géantes qui sont en train de dévaster les cultures ont été créées en laboratoire dans le « Sanctuaire à Dinosaures » de la société Biosyn là où Ian Malcolm (Goldblum) travaille actuellement.

Critique

Même pour les personnes qui aiment la série depuis les débuts, ce film est clairement décevant.

Au niveau des acteurs, on passe d’un extrême à l’autre. Du côté négatif, on peut toujours regretter l’absence totale d’alchimie entre Howard et Pratt, on continue à ne pas croire à leur relation et à avoir l’impression que beaucoup de leurs scènes sont surjouées sans raison. En face par contre, on sent que Dern, Neill et Goldblum sont très contents de pouvoir se retrouver et de jouer à nouveau ensemble, même s’ils n’ont pas toujours des choses intéressantes à dire. Les personnages secondaires sont généralement insérés au chausse-pied ou disparaissent aussi vite qu’ils sont venus. Et ce, même si certains ont du potentiel (Soyona Santos pourrait tellement être un personnage intéressant !).

L’histoire quand à elle ne sauve malheureusement pas les meubles. Je ne pense pas avoir été surpris par la moindre avancée scénaristique, les coïncidences se succèdent tout comme les clichés et les situations plus tirées par les cheveux les unes que les autres.  Le film met longtemps à trouver un rythme correct et à lancer réellement son intrigue après de multiples introductions et si les bandes annonces vous laissent penser que le film vous montrera la cohabitation difficile entre humains et dinosaures, il n’en sera presque rien mis à part de petites scènes mais le reste de l’histoire se passera encore une fois dans un endroit coupé du monde avec un antagoniste tout aussi cliché que le reste de l’histoire.

La réalisation n’apporte rien d’original et, en dehors de très rares fulgurances, on se contente de suivre l’action avec des mises en scène déjà vues et revues. Les scènes d’actions (souvent avec des dinos) sont parfois confuses et même la grande scène de poursuite en moto, montrée tant et tant de fois dans les trailers, manque de peps et d’un sentiment de danger.

! Attention ! Spoilers !

Voici la partie spoilers avec des détails ou des parties critiques de l'histoire, si vous ne voulez rien savoir, passez à la Conclusion.

Je ne vais pas passer des heures à détailler ce qui ne va pas dans le film ou à mettre en lumière les choses que j’ai trouvées aberrantes au fil du film, juste revenir sur les choses qui au final m’ont le plus « déçu ».

Premier gros point noir : le film n’arrive absolument pas à nous faire ressentir de la peur pour les personnages et le moindre sentiment d’un danger imminent.

Dans le tout premier Jurassic Park, même si on se doute que tout finira bien pour les personnages principaux, on a peur pour eux, on se dit qu’il peut se passer quelque chose et les dinosaures sont montrés comme une vraie menace directe. Les scènes de danger du premier volet (l’arrivée du T-Rex, la cuisine, etc.) restent des modèles de scènes qui font monter la tension et grimper le rythyme cardique.

Ici, rien de tout ça ! La menace est tellement absente de l’écran qu’il me semble qu’à part un figurant qui passait dans le coin à Malte, je ne suis pas sûr qu’on voit une mort provoquée par un dinosaure à l’écran. Les acteurs jouent une peur sans arriver à nous la transmettre, alors qu’ils sont dans des situations « en théorie encore plus dangereuses ». Et si « Jurassic World: Fallen Kingdom » devenait presque un slasher dans sa seconde moitié, on a ici l’effet inverse avec plus de personnages qui quittent la base à la fin que de « personnages importants » qui y sont arrivés.

Dans les « idées sans queue ni tête du scénario » : les prédateurs à Malte qui suivent une cible « sur laquelle on a pointé un laser à un moment ». Et on ne parle pas de laisser le pointeur laser et de voir le dinosaure, tel un petit chat joueur, chercher à attaquer le point rouge. Non, ici on pointe une cible et le dinosaure poursuit la cible inlassablement, sans jamais la perdre ou se tromper. Sans doute suit-il l’odeur laissée par le laser ? … Hum…

Et puis n’oublions que désormais il y a l’arme ultime pour freiner ou arrêter n’importe quel dinosaure : plier un peu les jambes, tendre le bras et mettre la paume en avant ! Le signe universel qui, dans le premier Jurassic World, semble venir de l’éducation des Raptors mais qui maintenant arrête net n’importe quel dinosaure si la scène est « mieux » comme ça !

Finissons par ce qui est sans aucun doute le moment le plus cliché du film : le combat final des dinosaures ! Où, après un affrontement interminable, le Giganotosaure finit par périr suite à « l’alliance » du Therizinosaure et du T-Rex (J’ai été chercher les noms sur Google, ne croyez pas que je les ai retenus par coeur). Il ne manquait qu’un « fist bump » entre les 2 dinos à la fin pour clôturer la scène en beauté. Comparez cette scène avec celle de l’arrivée du T-Rex contre les Raptors du 1er Jurassic Park … vraiment…

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Conclusion

Alors au final, faut-il voir ce dernier (on l’espère) volet de la saga ? Si vous êtes fan, vous l’avez déjà vu mais sinon passez votre chemin, je suis sûr que vous trouverez comment passer ces 2h30 autrement que devant ce film. On ne va pas dire qu’on s’y ennuie non plus, il se passe des choses … qu’on devine et qui ne nous procurent aucune émotion … mais il se passe des choses. Mais je pense qu’il est temps que la franchise s’arrête … et si elle doit revenir un jour, il serait peut-être mieux de repartir sur de nouvelles bases avec peut-être un peu d’originalité cette fois ?

Pour un film rempli d’autant de clichés, autant conclure sur un dernier : « Je ne m’attendais pas à grand chose et j’ai réussi à être déçu ».

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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