Snowpiercer - Saison 1

Snowpiercer – Saison 1

Snowpiercer est une série diffusée chez nous sur Netflix dont la saison 1 a été lancée en mai 2020. Librement adaptée de la Bande Dessinée « Le Transperceneige » de Jacques Lob et Jean-Marc Brochette publiée en 1982 et reboot du film « Snowpiercer » de 2013 par Bong Joon-ho, cette version reprend le même contexte de départ mais présente une histoire inédite … et captivante !

L’histoire

Dans un futur proche, des scientifiques semblent avoir trouvé un moyen révolutionnaire pour arrêter le réchauffement climatique via une technologie qui va refroidir l’atmosphère terrestre… mais la solution marche trop bien et petit à petit la Terre se dirige vers une nouvelle ère glaciaire.

Toute l’humanité semble condamnée mais c’est sans compter sur Monsieur Wilford qui a mis au point Le Snowpiercer (ou Transperceneige en VF), un train qui grâce à un moteur qui peut fonctionner perpétuellement est capable de faire le tour du monde à l’infini sans jamais s’arrêter : une arche permettant de sauver l’humanité.

Les places pour le train sont limitées et chères et les passagers y sont placés selon leur classe sociale : En première classe ceux qui ont pu payer le prix fort pour leur place et qui y mènent une vie de luxe, en seconde classe des personnes essentielles au confort des passagers les plus riches et en troisième classe les ouvriers qui travailleront pour pouvoir faire vivre tout le train. Le jour du départ arrive, Monsieur Wilford s’enferme dans sa locomotive et lorsque les 1.001 wagons sont prêts à s’élancer, le train est pris d’assaut par des personnes désespérées, qui tentent par tous les moyens de s’infiltrer dans le train, leur seule chance de survie. Quand le train démarre ils sont plusieurs dizaines à avoir pu embarquer. Ils sont entassés dans les wagons de queue et deviennent « l’arrière du train ».

Et c’est 7 ans plus tard que démarre la série, les passagers de l’arrière vivent dans l’obscurité et ne survivent que grâce à de maigres rations de nourriture pas très ragoutante. La révolte gronde et un plan se prépare pour prendre d’assaut les wagons suivants. Mais alors que le plan est prêt à être mis en œuvre, un passager de l’arrière, Andre Layton, est appelé par Melanie Cavill, la voix du train et Responsable des « Relations Publiques » pour aider Monsieur Wilford avec un problème plutôt épineux.

Un passager de 3ème classe a été retrouvé mort et ils ont besoin de l’expertise d’Andre Layton, ancien policier aux affaires criminelles, pour les aider à dénouer le mystère. Et tandis qu’il avance petit à petit dans son enquête, Andre n’oublie pas ses 2 autres objectifs : découvrir les secrets du Snowpiercer … et soutenir la révolte qui continue à se préparer à l’arrière du train.

Critique

Si le film (excellent au demeurant) de Bong Joon-ho narrait surtout la révolte des passagers opprimés menés par un charismatique Chris Evans et leur avancée sans relâche dans le train avec la lutte des classes en toile de fond, la série se permet, principalement grâce à sa durée et son rythme, d’entrer en profondeur dans l’univers et de pouvoir dépeindre la vie quotidienne des différentes classes de passagers. Elle manque sans doute de l’éclat du cinéaste et reste plus classique dans la mise en scène, mais elle reste visuellement impressionnante avec certains décors ou effets d’ambiance particulièrement réussis.

Plus qu’une simple enquête policière, la série devient un thriller politique où les machinations des uns et des autres se croisent et où la lutte des classes, les injustices sociales et la volonté de survivre par-dessus tout sont les piliers de l’intrigue. Les défauts de cette société miniature sont mis en avant tout comme les problèmes inhérents à ce type de situation.

On se retrouve à suivre une petite dizaine de personnages importants au fil d’une intrigue captivante où les retournements de situations ne manquent pas, même si certains sont prévisibles parfois. Et si toute l’intrigue se tient en une saison et propose une « conclusion » aux intrigues lancées dès le pilote, la série profite de la seconde moitié de son dernier épisode pour mettre en place une nouvelle intrigue et nous laisse sur un cliffhanger qui nous fait nous poser pas mal de questions.

Les acteurs incarnent bien leurs personnages et si Daveed Diggs (qui incarne Andre Layton) semble parfois surjouer un peu trop, on ne peut qu’apprécier la prestation de Jennifer Connelly (Melanie Cavill) pour son rôle complexe de femme aux multiples talents à bord du train. Les seconds rôles sont parfois clichés mais le tout fonctionne très bien et on arrive à s’attacher facilement à eux … ou à les détester le cas échéant.

Une seconde saison est en route et devrait arriver sur Netflix pour l’été 2021. On a hâte !

Vous trouverez ci-dessous une bande annonce de la saison ainsi qu’un avis plus complet sur les parties qui dévoient l’intrigue.

Bande-annonce (VO sous-titrée)

! Attention ! Spoilers !

Pour ceux qui ont vu la saison 1 (ou que les spoilers ne dérangent pas), voici quelques éléments supplémentaires de la critique qui dévoilent une partie de l’intrigue et même la fin et aborde des informations concernant la seconde saison.

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Le plus grand secret du Snowpiercer est révélé aux spectateurs dès la fin du pilote : il n’y a pas (ou plus depuis un moment) de Monsieur Wilford et c’est Melanie elle-même qui tire les ficelles tout en laissant croire aux passagers que celui qu’ils voient comme leur sauveur est toujours à la manœuvre. Une grande différence avec l’œuvre cinématographique de Bong Joon-ho où Wilford était réellement l’homme froid et calculateur qui dirigeait et planifiait tout.

Les révélations s’enchaînent au fil des épisodes et au moment où le pot aux roses est découvert, Melanie explique que c’est elle qui a réellement construit la locomotive, que c’est elle qui a abandonné Monsieur Wilford au départ et qu’il était loin d’être le généreux sauveur que tout le monde s’imagine. Dit-elle la vérité ? Après tout, nous n’avons qu’un seul son de cloche … avant la saison 2 en tout cas. Il a déjà été annoncé que Monsieur Wilford serait bien au casting de la seconde saison, incarné par Sean Bean. Est-il vivant ? Ou est-ce que ça sera via des flashbacks ? Est-ce que Sean Bean pourrait ne pas mourir ? Il faudra encore attendre l’été prochain pour avoir les réponses à ces questions.

Et si beaucoup de choses concernant le train sont déjà connues, d’autres restent encore mystérieuses ou sous-entendues, comme le véritable but des tiroirs qui semblerait être un moyen de pouvoir garder « en vie » les gens les plus importants, dans le sens positif du terme, au cas où la survie à bord du train ne serait plus assurée faute par exemple de ressources.

Melanie est un personnage très complexe et on peut réellement voir qu’elle dédie sa vie au train et à la survie de ses passagers, elle est clairement le personnage central de l’intrigue. Elle n’hésite pas à se mettre en danger pour réparer sa machine mais elle est également capable d’une grande cruauté (sans en retirer le moindre plaisir) lorsqu’il a fallu torturer et même tuer Josie. Une femme complète et forte qui comprend qu’elle est obligée de laisser le pouvoir aux mains d’Andre … non sans lui donner une première leçon sur les dilemmes qui existent avec les responsabilités de leader lorsqu’il doit détacher (et condamner à une mort certaine) le wagon où se trouvent ses amis prisonniers. Jennifer Connelly joue son rôle toujours juste et on ne peut que s’attacher à elle, quitte à la haïr par moments et l’admirer à d’autres.

Le dernier épisode nous donne un aperçu du futur du Snowpiercer. Tout d’abord la démocratie qu’Andre tente de mettre en place, un modèle où les plus riches devront refuser certains de leurs privilèges et où les choses seront en théorie plus équitables. Mais les premières tensions se font déjà sentir et il lui sera difficile d’unir le train tout entier, en particulier avec les passagers de première classe, toujours fidèles à la vision de Wilford.

Et les tensions sont encore augmentées lorsque l’on découvre qu’il existe un autre train, Big Alice, qui fonctionne avec un prototype du moteur perpétuel, destiné à la base à pouvoir servir de ravitaillement et qui semble être dirigé par Monsieur Wilford lui-même. Big Alice réussi à immobiliser le Snowpiercer à la sortie de Chicago et sa porte-parole est envoyée pour demander la reddition du Snowpiercer … ou la mort de tous les passagers.  Porte-parole qui n’est autre que la fille prétendument perdue de Melanie, tandis que cette dernière, éjectée du train au moment de son arrêt, tente de détacher manuellement les 2 trains pour libérer le Snowpiercer. Ça donne envie d’en savoir plus !

L’attente va être longue … et les 994 wagons restants sont toujours arrêtés à la sortie de Chicago…

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