Un premier volet plutôt réussi en 2014, une suite plus oubliable en 2017 et puis l’attente. James Gunn voulait conclure sa trilogie mais son renvoi (temporaire) de chez Disney et son détour (avant de s’y installer comme grand manitou ensuite) chez DC ont allongé l’attente pour qu’on puisse enfin voir ce 3ème volet des Gardiens de la Galaxie. 32ème long métrage du MCU, le film nous propose une dernière plongée dans la vision de ces personnages à la sauce Gunn. Qu’est ce que ça donne ?
Présentation
Un peu de temps a passé depuis les dernières aventures des Gardiens qui ont établi leur camp de base dans Knowhere. Un quotidien qui n’est pas de tout repos avec un Star Lord (Chris Pratt) toujours inconsolable suite à la perte de sa Gamora (Zoe Seldaña) mais surtout un quotidien chamboulé lorsque leur nouveau domicile est attaqué par Adam Warlock (Will Poulter), un être artificiel surpuissant créé par les Souverains pour se venger de l’affront subit dans le second volet. Rockett (Bradley Cooper lui donne sa voix) est blessé dans l’affrontement avant que Nebula (Karen Gillan 😍) n’éloigne la menace. Mais en voulant soigner Rockett, ils se rendent compte que ce n’est pas possible à cause d’un dispositif en lui qui le tuera si on tente de le soigner. Star Lord, Nebula, Drax (Dave Bautista), Mantis (Pom Klementieff) et Groot (doublé par Vin Diesel) partent à la recherche de son « créateur » : le Maître de l’évolution (High Evolutionary en VO, incarné par Chukwudi Iwuji).
Le film est sorti au cinéma le 3 mai 2023
Critique
Lorsque je suis sorti de la salle, j’étais plutôt satisfait du film que j’avais vu, prêt à le mettre plutôt haut dans mon classement des films de l’année (si si vous savez, celui que je publie dans les Awards en décembre). Après avoir laissé décanter (un peu trop longtemps), mon avis est devenu plus tempéré.
Pour aller dans le positif, on peut déjà noter qu’on est plutôt dans le haut du panier des films MCU récents. Le film se tient, son intrigue tient la route, les 2h30 (tout de même) ne semblent pas trop longues mais le film est loin d’être parfait.
Et si je pense aux défauts du film, la première chose qui me vient en tête est l’écriture des personnages principaux. On a ici l’impression de suivre un groupe d’enfants dans des corps d’adultes. C’était déjà un peu le cas dans les films précédents mais ça me semblait limité à certains personnages et à des situations qui n’impactaient que peu l’intrigue et si le fait d’avoir des réactions « enfantines » à certains sujets peut parfois amener à des situations drôles, on a ici plusieurs moments où on a plutôt envie de leur coller une paire de claques, en particulier à Star-Lord qui semble être le personnage ayant le moins évolué au fil de la franchise et à Adam Warlock qui a certes l’excuse d’être un personnage jeune et impétueux mais qui est censé représenter une menace pour nos héros et on ne le ressent jamais comme ça au-delà de sa première apparition.
Il y a par contre, un personnage qui tire particulièrement son épingle du jeu : le Maître de l’évolution. Rares ont été les méchants du MCU qui donnaient l’impression d’être de vraies menaces pour les héros, mais on se retrouve ici avec un personnage réellement détestable pour lequel on ne peut pas avoir d’empathie et dont le comportement cruel a un vrai impact sur les personnages. Il n’y a, en 31 films, que peu d’exemples d’antagonistes aussi marquants et on est très loin de la « non-menace » Kang, pourtant présenté comme le prochain grand danger du MCU à l’heure actuelle.
Mais l’intrigue de ce volet permet de mettre la lumière sur l’autre réussite du film : Rockett. Sans dévoiler des parts de l’intrigue, on peut y découvrir plus sur ses origines et ses motivations personnelles et cette partie de l’histoire fait réellement partie des points forts. Certains moments peuvent être réellement émouvants et, mini-spoil, le film contient de (courtes) scènes de cruauté animale, soyez prévenus. Mais c’est grâce à lui qu’on aura les moments les plus émouvants du film.
! Attention ! Spoilers !
Finalement, l’une des choses que l’on peut regretter dans ce grand final, c’est qu’encore une fois le MCU n’ose pas tuer l’un de ses personnages principaux. Je sais que tout le monde ne partage pas cet avis mais offrir à Star-Lord un vrai sacrifice final étant sans doute mieux pour le personnage que la « Happy End » qu’on essaie de lui donner ici. (Comme ce fut le cas lors de Endgame par exemple)
Mais on reste dans une grande franchise qui n’est plus au sommet de sa gloire mais qui malgré tout n’ose pas ajouter trop d’originalité et reste dans un carcan de blockbuster classique qui ne veut pas choquer et toujours se garder la possibilité d’user encore et toujours de personnages dont on a sans doute fait le tour.
Conclusion
Si j’ai toujours été bon public pour les films du MCU, il faut bien reconnaître une baisse de qualité progressive qui a fait que les dernières sorties, tout en restant des divertissements corrects, n’arrivaient plus à donner des frissons. Cette fois-ci, la recette n’est à nouveau pas complètement originale, le film a les défauts dont je parle dans la critique mais il réussit à faire passer de belles émotions et surtout fait partie des rares films Marvel récents à avoir un antagoniste à la fois crédible et terrifiant. Un bel au revoir de James Gunn avec un film dans la moyenne haute du MCU actuel qui plaira aux gens qui ont accroché aux personnages. De mon côté, je reste mitigé avec une partie de moi qui a passé un bon moment et qui a trouvé de belles qualités dans le film mais qui a en même temps un léger goût amer en bouche sur certains points.