Il n’y avait pas eu de « Découvrons un pilote » depuis Ted Lasso en 2020, il était temps de corriger ça avec une nouvelle série qui vient de débarquer aux États-Unis : Poker Face.
Présentation
Cette série a été créée par Rian Johnson, qui a récemment eu pas mal de succès avec Glass Onion, la suite de À Couteaux Tirés (Knives Out), et qui réalise et écrit également quelques épisodes.
Cette première saison (On ne sait pas encore si la série pourrait être renouvelée) est composée de 10 épisodes qui, même s’ils disposent d’un petit fil rouge narratif initié dans ce pilote, sont des épisodes qui racontent chacun une histoire ou plutôt chacun une « enquête ».
Nous suivons les aventures de Charlie Cale (incarnée par Natasha Lyonne, déjà vue dans Orange is the New Black et Russian Doll) qui travaille comme serveuse dans un casino. Charlie possède une particularité : elle a la capacité innée de détecter quand quelqu’un lui ment.
Mais cette fois, pas de whodunit ou d’enquête pour trouver l’éventuel criminel, la série nous propose de repartir sur un format plus proche de celui du célèbre Columbo : dès le début, on sait qui est le criminel … il reste maintenant à le pincer.
La série est actuellement inédite dans les pays francophones et est disponible aux États-Unis sur Peacock
Critique du pilote (avec une zone spoilers)
Chaque épisode de la série se retrouve sur le même format.
Et comme introduction, on nous montre le crime et celui qui le perpètre. Dans cet épisode, on découvre que Natalie (Dascha Polanco), une femme de chambre du casino, découvre un contenu choquant sur l’écran de l’ordinateur portable d’un très riche client. Elle prend une photo et s’empresse d’aller en parler au gestionnaire du casino, Sterling Frost Jr. (Adrian Brody), qui efface discrètement la photo avant de la renvoyer chez elle pour qu’elle se repose tandis qu’il lui promet d’appeler la police. Mais une fois arrivée chez elle, Cliff LeGrand (Benjamin Bratt), responsable de la sécurité du casino, est déjà là et l’abat avec le pistolet de son mari, en maquillant la scène pour faire croire à un meurtre-suicide commis par le mari de Natalie, que Cliff a tué également.
La seconde partie de l’épisode nous fait revenir plus tôt, lorsque Charlie va à son travail en y étant conduite par Natalie, qui est une amie proche. L’histoire met en place les différentes pièces du puzzle qui va aboutir non seulement au crime mais aussi à son éventuelle résolution. Le mari de Natalie qui arrive ivre dans le casino pour « parler » à sa femme et dont l’arme est confisquée par Cliff ou la réunion entre Charlie et Sterling Jr où, ce dernier ayant appris le don de cette dernière, il veut se servir d’elle pour faire perdre de l’argent à un très riche client (le même) qui ne dépense plus assez dans le casino parce qu’il organise des parties de poker privées dans sa suite. Sterling Jr. veut surtout montrer qu’il est un homme fort pour prouver à son père, qui lui a cédé le casino, qu’il n’est pas un bon à rien, ce que son père lui a toujours dit.
La troisième partie se déroule après le crime. Le lendemain en l’occurrence, lorsque Charlie apprend dans les nouvelles la mort de son amie dans les journaux et trouve très vite que certaines choses ne semblent pas logiques. Elle mène un peu sa propre enquête, posant çà et là des questions, essayant en vain d’obtenir l’aide de la police et comprend assez vite que Sterling Jr lui cache quelque chose.
La dernière partie nous montre comment Charlie réussi à tout comprendre mais surtout son propre plan pour régler les choses. Elle découvre la photo dans les « documents effacés » du Cloud de la tablette de Natalie et comprend tout de suite de qui il s’agit, reconnaissant la chambre à son plafond unique. Et lorsqu’elle en parle à Sterling Jr., elle comprend très vite qu’il baigne dans l’histoire mais feint de continuer son plan de truquer la partie de poker du riche client.
Mais alors que l’heure de la partie approche, le client n’est pas au rendez-vous et Natalie non plus. Cette dernière arrive en retard mais explique à Sterling Jr. qu’elle a tout compris et lui raconte exactement comment le crime s’est passé et les preuves qu’elle possède. Cliff vérifie qu’elle n’a pas enregistré leur conversation récente mais Natalie lui dit qu’elle a bien compris les 2 leçons qu’il lui a donné ces derniers jours : « elle ne peut pas l’arrêter car elle ne travaille pas pour la police » et « quand on veut s’en prendre à un homme riche, on attaque son portefeuille ». Car, si elle n’a pas donné les informations du meurtre à la police, elle a donné au riche client un enregistrement de la conversation avec Sterling Jr. sur la manière de trafiquer la partie pour lui prendre le plus d’argent possible.
Le riche client a alors immédiatement quitté le casino et Charlie de rappeler que « les parieurs parlent beaucoup entre eux » et que la réputation du casino en sera ternie. Ayant compris son échec, Sterling Jr. marche d’un pas décidé vers le balcon et se jette dans le vide. Charlie s’enfuit du casino, poursuivie par Cliff mais réussi à le semer et à se retrouver dans un petit commerce. C’est là qu’elle reçoit un appel de Sterling Frost Sr. (Ron Perlman) qui lui promet de la chercher dans tout le pays pour venger la mort de son fils.
Le lendemain, on voit Charlie détruire son téléphone et prendre la route dans sa Plymouth Barracuda bleue … vers de nouveaux horizons.
Et alors ? On continue ou pas ?
Ayant beaucoup aimé les films du bonhomme, j’ai immédiatement été attiré par le projet en ayant entendu que Rian Johnson était aux commandes mais mon intérêt n’a fait qu’augmenter lorsque j’ai appris que la série allait reprendre le format « à la Columbo ». Alors au final, ai-je aimé ?
C’est un grand oui pour cet épisode initial en tout cas. Le casting de Natasha Lyonne pour incarner le seul personnage vraiment récurrent de la série est parfait, on sent qu’elle incarne le personnage à fond et qu’elle y prend du plaisir. Les seconds rôles sont tous excellents aussi, mention à Adrian Brody qui continue à jouer les connards narcissiques après son rôle dans Coup de Théâtre.
La réalisation générale de l’épisode est impeccable également, on sent la patte de Johnson et les cadres et images sont vraiment bien choisis. Rien à redire non plus au niveau du rythme qui sait passer de quelques scènes plus posées à des scènes bien plus dynamiques, tout en gardant une cohérence générale.
Mais ce qui est le plus réussi (jusqu’à présent en tout cas), c’est l’écriture générale, que ça soit au niveau des dialogues et de la manière d’être de Charlie mais aussi au niveau de l’intrigue et des petits détails qui au final font plonger ( *clin d’œil* ) le coupable.
En résumé, oui je continue … et ne soyez pas étonnés d’avoir une critique complète de la saison quand elle sera terminée !