Top Gun : Maverick – Ca sent le kérosène … et les 80s !

Doit-on encore présenter « Top Gun : Maverick » ? Suite du cultissime film de Tony Scott sorti en 1986, le projet initié au début des années 2010 a mis très longtemps à se concrétiser et ce n’est pas le Covid qui a aidé puisque sa sortie initiale en juillet 2019 avait déjà été repoussée à mars 2020 pour finaliser les scènes d’action avant qu’elle ne doit encore décalée plusieurs fois jusqu’à mai 2022. Mais est-ce que l’attente en valait la peine ?

Présentation

L’intrigue du film reprend plus de 30 ans après la fin du premier volet. Et durant ce temps, plein de choses se sont passées : Pete « Maverick » Mitchell (Tom Cruise) est toujours Capitaine et est désormais pilote d’essai sur des modèles expérimentaux. Il évite les promotions depuis des années afin de pouvoir rester pilote. Au contraire, son ami Tom « Iceman » Kazansky (Val Kilmer) est lui désormais Amiral et Commandant d’une partie de la flotte de la NAVY.

Mais 2 événements vont venir chambouler la vie de Maverick : tout d’abord la destruction d’un prototype due à son insolence et son imprudence mais aussi la menace venant d’un ennemi qui est prêt à fabriquer de l’uranium enrichi. Sur ordre d’Iceman, il est envoyé à Top Gun à nouveau, mais cette fois comme instructeur pour former une escouade capable de réussir cette mission presque suicidaire.

Critique

Si le film est un divertissement plus qu’honnête, on est tout de même loin d’un chef d’œuvre cinématographique.

L’histoire est cousue de fil blanc, les rebondissements se voient venir depuis des lustres et l’intrigue manque de cohérence et de profondeur.

Si plus de 35 ans séparent les 2 films, Top Gun : Maverick nous montre ou nous explique en quelques mots tout ce qui s’est passé d’important depuis le premier volet et la différence entre Iceman, qui a accepté de grimper l’échelle sociale au sein de l’armée au point d’être l’une des personnes les plus influentes dans l’armée de l’air et Maverick qui de son côté fait tout pour pouvoir toujours être au coeur de l’action et dans un cockpit. Le film nous résume ce qui aurait pu être le pitch qui se seraient passés entre le film de 1986 et celui-ci avec les missions et projets auxquels Maverick a participé.

Mais s’il y a un point noir dans l’intrigue, c’est la volonté du film de ne pas du tout s’ancrer dans le réel. Le but de la mission des pilotes que forme Maverick est d’attaquer « une usine d’enrichissement d’uranium » construite sans accord par « un pays ennemi » qui possède « des avions de 5ème génération ». Pas question de se mouiller et d’impliquer un véritable pays ou un véritable conflit, non, ici la menace sera toujours anonymisée car ce que veut montrer le film, ce n’est pas qui sont les méchants … mais bien qui sont les meilleurs. On le sait en entrant dans la salle, on vient voir un film de propagande pour l’armée américaine et ses pilotes qui sont les meilleurs, même si leur équipement « n’est pas assez à jour par rapport à leur ennemis ».

Si l’histoire militaire en toile de fond n’est pas des plus intéressantes, peut-être qu’il faut compter sur les relations entre les personnages pour donner de la saveur au film ? Le casting est très bon et qu’on sent une alchimie entre les personnages mais aussi les acteurs, qui ont l’air de s’être bien investis dans leurs rôles. Mais par contre, ne cherchez pas l’originalité dans l’évolution des relations et des conflits, ici aussi tout est cousu de fil blanc entre les personnages tellement vite mentionnés qu’on sait qu’ils n’auront aucune importance, les frictions dues au passé qui pourraient se résoudre avec une simple discussion mais il faut qu’un des personnages soit « trop têtu », les tensions qui deviendront des liens de confiance,… encore une fois assez peu de surprise.

Mais on sait que le film a aussi des scènes qui permettent au film d’avoir son identité, comme lorsque Tom Cruise nous montre qu’à presque 60 ans on peut toujours avoir un corps d’athlète à montrer sur une plage, en compagnie d’un Miles Teller qui semble aussi avoir les faveurs du public, tout comme les apparitions de Jennifer Connelly, dont le rôle se résume un peu trop à être courtisée par Maverick. Mais surtout le film nous montre de splendides plans aériens qui, s’ils n’ont que rarement des fulgurances visuelles, mettent le spectateur au coeur de l’action et offrent un très joli spectacle.

Petit aparté : la 4DX

La 4DX m’a toujours rendu curieux mais je n’avais pas encore eu l’occasion de m’y essayer. Mais en voyant les premières images en bande-annonce, ma décision était prise : c’est avec ce film que je testerai enfin cette technologie. Sièges mouvants, souffles, projections d’eau, ce ne sont que quelques exemples de ce qu’on vit avec ce type d’expérience. Et si je reste persuadé que c’est souvent très gadget dans beaucoup de film, Top Gun : Maverick est un très bon ambassadeur pour montrer que cette technologie peut avoir un intérêt.

Les scènes d’actions sont renforcées par les sensations ressenties dans la salle, on vit le film à 200 à l’heure … si vous avez un peu de curiosité vers la 4DX … allez le tester avec ce film !

! Attention ! Spoilers !

Voici la partie spoilers avec des détails ou des parties critiques de l'histoire, si vous ne voulez rien savoir, passez à la Conclusion.

Même si leur passage commun à l’écran semble trop court, la scène où Maverick et Iceman partagent un moment, peu avant le décès de ce dernier, montre la force de la relation entre les personnages. La « Bromance » initiée dans le premier volet reste flagrante ici et on en vient à presque regretter de ne pas avoir eu un autre film qui aurait permis à Cruise et Kilmer de passer plus de temps à l’écran ensemble.

Le film nous évite tout de même ce que certains craignaient : un film qui montre le sacrifice de Maverick pour réussir sa mission. Évidemment Tom Cruise survit, comme toujours ! Et si le reste du scénario est déjà ultra-prévisible, leur évasion est remplie de clichés de bout en bout qui rendent la scène tout aussi drôle que spectaculaire.

Pour conclure cette (petite) partie spoilers, je voulais juste aborder un dernier point. Il est vraiment dommage que la relation « père »-fils entre Maverick et Rooster soit aussi clichée et qu’elle n’ose pas s’écarter un peu du schéma tellement répété déjà tant de fois. Ce qui fait qu’il n’y a aucune surprise dans la réconciliation ou dans le sauvetage final. Une manière plus originale de rapprocher les personnages aurait été la bienvenue mais c’est sans doute trop demander d’un simple blockbuster.

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Conclusion

Si vous avez aimé le film de 1986, vous ne pouvez qu’aimer ce Maverick qui ne fait que transposer une grosse partie du schéma de l’original. Évidemment, ça reste un film de propagande pour l’armée américaine qui affronte un « ennemi » rendu totalement inconnu pour éviter de livrer un autre message politique que « les USA sont n°1 ! », mais ce n’est pas étonnant. Le film ne va éblouir les spectateurs ni par l’originalité de son histoire, ni par les interactions entre ses personnages et pas non plus par la mise en scène qui reste plutôt classique. Mais il réussit de superbes scènes avec les avions et il nous donne le plaisir de retrouver ces personnages qu’on avait quitté il y a bien longtemps. Ce n’est pas un immanquable mais il reste un divertissement correct si on veut se vider un peu la tête.

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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