Ça : Bienvenue à Derry – Quand « il » revient en série télé

J’en avais parlé dans ma critique du film « Marche ou Crève« , mais on est dans une année très Stephen King.

J’avais beaucoup apprécié le « Ça » de 2017 et sa conclusion, même si un peu plus faible, dans « Ça : Chapitre 2 » en 2019, qui donnaient une adaptation assez réussie du classique de King et de son clown monstrueux mythique.

L’idée de développer une série à partir de ces histoires était un peu casse-gueule mais la piste choisie est intéressante, je m’y suis donc lancé.

Ai-je aimé ? La réponse dans ce qui est certainement la dernière critique de 2025 ! (Y’a des Awards à préparer …)

La série est disponible sur HBO Max

Présentation

Nous sommes en 1962, à peu près 27 ans avant les événements de « Ça« , toujours dans la petite ville de Derry, dans le Maine si cher à Stephen King.

Un groupe d’enfants décide d’enquêter pour retrouver un garçon de leur classe qui a mystérieusement disparu depuis plusieurs mois.

Dans le même temps, les militaires de la base locale mènent des fouilles pour leur division des « projets spéciaux » dans le but de trouver une arme permettant d’arrêter la Guerre Froide.

Avertissement : Ce n’est pas une série à mettre devant tous les yeux, elle contient des scènes d’horreur et de violence et est destinée à public adulte et averti.

Critique

Je suis depuis longtemps un grand amateur de Stephen King et « Ça » fait partie des histoires qui m’ont marqué, que ça soit le livre, la mini-série de 1990 avec Tim Curry mais aussi les adaptations cinématographiques récentes (Pas étonnant que j’ai toujours trouvé les clowns malsains en fait…). Alors quand on entend parler d’une préquelle en série TV, on peut craindre le pire.

On pourrait se dire (à raison souvent) qu’il n’y a pas d’intérêt à connaître en détail les origines d’un personnage mystérieux comme peut l’être Pennywise, mais il y a également moyen de raconter des histoires dans le passé d’un personnage sans en dévoiler toutes les facettes et c’est plutôt dans cette direction que la série a choisi d’aller.

Si la série n’est pas parfaite, elle peut compter sur de belles réussites.

Tout d’abord au niveau de son visuel et de son atmosphère. On n’a pas l’impression d’être dans une version cheap des films et l’ambiance visuelle retranscrit bien les différentes situations des personnages avec des séquences aux jolis décors plutôt en lumière naturelle, lorsque la vie normale semble suivre son cours, mais qui peuvent vite basculer vers une image sombre et/ou sale lorsque le paranormal ou l’horreur s’en mêlent. Certains effets spéciaux sont moins à la hauteur mais il n’y a rien d’honteux ou de raté non plus.

Parlons de l’horreur justement car si la série n’épargne pas les morts violentes et sanglantes, on ne se retrouve pas non plus face à du « gore sans raison ». Et au-delà de ça, les moments de peur ou terreur infligés aux personnages sont assez réussis et restent dans l’esprit des adaptations récentes.

Il y a également le choix judicieux de ne pas baser sa série uniquement sur la présence à l’écran d’un Pennywise, sous les traits d’un Bill Skarsgård toujours aussi malaisant. Si le clown est bien sûr présent, ses apparitions sont disséminées au fil de la série et son influence se fait également par d’autres moyens, suggérés ou plus directs.

Et l’histoire ne va d’ailleurs pas se résumer uniquement à parler d’enfants terrorisés par un être maléfique, elle est bien plus profonde que ça et va également aborder, par exemple, des problèmes sociaux bien connus des États-Unis dans les années 1960 avec son habituelle dose de racisme et sexisme. L’un ou l’autre événement pourrait être mieux traité et ce n’est pas là où elle excelle toujours, mais toutes les intrigues et sous-intrigues restent intéressantes à suivre.

Le casting est vraiment à la hauteur aussi et les différents protagonistes sont bien interprétés, avec une mention particulière pour les jeunes acteurs qui arrivent à jouer dans différents registres qui ne sont vraiment pas facile. Ils arrivent toutes et tous à nous sentir dans leur peau, dans leurs peurs, dans leurs émotions.

La série mêle habilement les rôles totalement nouveaux et ceux dont le nom a déjà été entendu ailleurs dans la franchise ou même dans l’univers de King en général. La famille Uris ou les Hanlon sont des noms qui feront écho à ceux qui ont vu les films (ou lu le livre). Et d’autres noms de l’univers de l’écrivain apparaissent aussi comme les mentions du pénitencier Shawshank, du film « Les Évadés« .

Mais dans ce domaine, la plus grosse surprise est la présence d’un jeune Dick Hallorann, incarné ici par Chris Chalk. Hallorann est un personnage très important dans « The Shining » (et sa suite « Doctor Sleep« ) qui a ici l’occasion de montrer une autre facette de lui, dans sa jeunesse, encore à la découverte de l’étendue de son pouvoir. Je trouve que c’est un ajout réussi et une bonne manière d’encore plus lier l’univers de l’écrivain. Je ne serais pas étonné que si suite il y a, on verra d’autres références.

! Attention ! Spoilers !

En cliquant ici, vous accédez à la partie SPOILERS qui peut contenir des parties critiques de l'histoire.

La série propose un twist assez intéressant quand on se rend compte qu’elle est à la fois une préquelle et une suite. Lorsqu’on apprend que Pennywise semble ne pas vivre le temps comme nous, vivant tout à la fois, sachant dès 1962 qui la petite Marge sera à l’avenir et le fait qu’il sache déjà qu’il sera vaincu par le fils de cette dernière apporte une autre lumière au récit.

Pennywise essaie-t-il de sauver son « lui futur » en essayant de tuer les ancêtres de ceux qui l’ont éliminé ? Ou est-ce un plan encore plus complexe ?

HBO n’a pas encore renouvelé la série à l’heure où j’écris ces lignes, mais l’équipe derrière a déjà annoncé que de leur côté il s’agissait d’un plan sur 3 saisons, la première se passant en 1962 et les suivantes respectivement en 1935 et 1908, racontant de notre point de vue une histoire « à l’envers », mais quid du point de vue de Pennywise ?

Une occasion sans doute aussi d’en savoir plus sur Bob Gray, le clown de qui Pennywise tire son apparence lorsqu’il cherchait un moyen d’attirer plus facilement les enfants. Exploré rapidement ici dans un flashback, ça sera certainement l’une des intrigues qu’on va vouloir nous conter.

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Conclusion

Je craignais 2 choses en commençant cette série : de soit me retrouver face à quelque chose de trop cheap, soit d’avoir une histoire parallèle qui ne respecterait pas le matériau d’origine. Fort heureusement, je me suis trompé, la série est réussie.

En 8 épisodes, la série prolonge l’univers de « Ça » avec respect et en nous plongeant au cœur d’une intrigue vraiment intéressante.

Des personnages auxquels on s’attache, une histoire vraiment intéressante, un côté horrifique qui apporte une belle tension et un univers que j’apprécie, il n’en fallait pas plus pour me plaire.

Espérons maintenant que HBO renouvelle la série pour que ses créateurs puissent aller au bout de leur projet original.

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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