Severance – Saison 1 – Comment séparer sa vie professionnelle de sa vie privée

Dès sa sortie, je n’ai entendu que des louanges sur cette série, ce qui m’a bien sûr rendu curieux. Mais le temps passant, je n’avais pas encore réussi à prendre le temps de la regarder, erreur que j’ai corrigée ces derniers jours en enchaînant les 9 épisodes en quelques jours. Est-ce un indice pour savoir si je vais me joindre à la pluie de compliments que la série a reçus ?

La série est disponible sur Apple TV+.

Présentation

La société « Lumon » a mis au point un procédé nommé « Severance » (Dissociation en français) permettant de complètement séparer la mémoire de leurs employés selon qu’ils soient au boulot ou non. Chacune de ces « personnalités » sait que l’autre existe mais sans connaître les souvenirs de l’autre et sans pouvoir communiquer entre elles. Mark (Adam Scott) est l’un de ces employés. Il travaille au « Département de Raffinement des Macrodonnées », un étrange service de 4 personnes dont le travail consiste à mystérieusement filtrer des données numériques sur leur ordinateur. Mark apprend que suite au départ imprévu de son collège Petey, il est promu à la tête du département et doit accueillir une nouvelle recrue, Helly (Britt Lower).

Alors qu’il rentre chez lui ce soir-là, la « persona extérieure » de Mark est abordée par un homme prétendant être un collègue nommé Petey lui donnant une lettre avec des instructions cryptiques.

Mark rentre alors chez lui, sans se douter que sa voisine, Mme Selvig, n’est autre que sa patronne Harmony Cobel (Patricia Arquette) et sans se rendre compte qu’il va commencer à se retrouver dans les rouages de conspirations liées à « Lumon ».

Critique

Les prémices de la série sont déjà plutôt intrigantes et la série va lentement nous faire rentrer dans son monde mystérieux, amenant de nouvelles questions à chaque fois que l’on pense avoir trouvé une réponse. Je ne vais pas dévoiler des points de l’histoire ici (et je ne vais pas trop en dire en zone spoilers non plus) mais la série nous propose un récit qui va s’épaissir petit à petit au fil du temps, ajoutant parfois de nouveaux personnages, approfondissant parfois d’autres mais tout en nous laissant dans un mystère global.

Visuellement, la série est une vraie réussite, que ça soit dans les locaux aseptisés et froids de Lumon mais également dans les moments de vie extérieure des personnages. Le côté très impersonnel de Lumon avec ces longs couloirs blancs labyrinthiques rajoute une part de malaise en nous présentant cet environnement professionnel qui semble ne laisser aucune liberté à ses employés. Car au-delà de son récit en surface, la série aborde aussi le thème du mal-être au travail, de la place de celui-ci dans nos vies et des choix moraux qui peuvent s’y produire.

La tension monte au fil des épisodes et arrive en apothéose sur un épisode final qui, sans rabattre les cartes, amène son flot d’informations nouvelles à la fois aux personnages mais aussi au spectateur.

Le casting est irréprochable également. Adam Scott est plutôt un habitué de séries plus humoristiques (Party Down, Parks and Recreation, …) mais a, depuis quelques années, réussi à prendre le virage des rôles dramatiques. Il incarne ici à la perfection le rôle principal de Mark, fidèle employé de Lumon depuis 2 ans et dont la promotion va être le premier élément perturbateur de l’intrigue.

Dans son service, il est entouré de Dylan (Zach Cherry), qui aime particulièrement les petits bonus que la société peut leur donner, et Irving (John Turturro), un employé plus agé et très respectueux des règles. Ce trio va s’agrandir avec l’arrivée d’Helly (Britt Lower) qui ne va pas apprécier ce nouveau travail et va essayer coûte que coûte de s’en aller.

Mais il ne fait pas oublier les autres acteurs, qu’il s’agit de rôles assez importants (comme Patricia Arquette ou Christopher Walken) mais aussi plus secondaires. Rien à redire !

! Attention ! Spoilers !

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Mais on pourrait encore en citer un car au fond Lumon est presqu’un personnage à part entière également. Si ce que fait l’entreprise en général reste toujours mystérieux, ce qu’il se passe à l’étage « des dissociés » ressemble à une secte basée sur le culte de la personnalité du fondateur de la société, avec son lot de citations, de livres de commandements, de peintures et statues. Étrange société où l’on nous punit en nous forçant à réciter un texte d’excuse en boucle, où les récompenses peuvent sembler aussi futiles que « 5 minutes de musique » ou des gaufres et où un département semble dédié à l’élevage de petites biquettes. (Coucou Gus !)

L’arrivée de petits (et grands) éléments modificateurs va au fil du temps impacter nos personnages principaux. Qu’il s’agisse de l’arrivée de Burt (Christopher Walken) dans la vie d’Irving, du livre offert à Mark par son beau-frère mais aussi les tentatives d’évasion et de suicide d’Helly et les contacts de Petey avec Mark, ces événements vont marquer le groupe et les faire réfléchir et évoluer au-delà de la simple obéissance au travail.

Il reste maintenant à savoir ce qu’il adviendra d’eux pour la seconde saison. Comment Mark va réagir après avoir appris que Mme Casey (Dichen Lachman), leur « conseillère en bien-être » n’est autre que sa femme prétendument décédée ? Que va faire Helly maintenant qu’elle sait qu’elle est la fille de l’actuel PDG de Lumon et qui a décidé de travailler en tant que Dissociée pour en faire la publicité ? Qu’est ce qui arrive à Dylan après l’intervention de Milchick ? Irving va-t-il se remettre d’avoir découvert la solitude de son lui extérieur et que l’homme qu’il aime soit déjà en couple ? Et qu’est-il advenu de Mme Casey, renvoyée à « l’étage des tests » qui ressemble aux peintures d’Irving dans le monde extérieur ? Tant de questions (et d’autres encore !) qui trouveront, on l’espère, des réponses lors de la seconde saison.

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Conclusion

Le concept m’avait rendu curieux à la base mais une fois que je me suis lancé dedans, il était impossible de m’arrêter. Entre son univers, son scénario et ses personnages, sans oublier l’habillage visuel et sonore, la série est une réussite en tout point. Ce qui pourrait être autrement des défauts (un rythme parfois lent, des scènes d’exposition parfois longues, …) collent parfaitement à l’ambiance de la série et devrait ravir les amateurs de thrillers psychologiques et de mystères.

La seconde saison, prévue pour janvier 2025, vient de faire une entrée fracassante dans ma liste des séries attendues et j’ai hâte de pouvoir retrouver ces personnages et de savoir ce qu’il leur arrive après la brusque fin de la saison 1.

Une série incontournable !

Bande-annonce (VO-ST Fr)

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