La fin avril a été une période joyeuse pour tous les amateurs de jeux tactiques. Gears Tactics sort et promet une longue campagne dans l’univers de Gears of War … mais il est devancé de quelques jours par Firaxis qui décide de sortir un spin-off à sa série XCOM : XCOM Chimera Squad.
Scénario
Le jeu se déroule 5 ans après les événements de « XCOM 2 » et de son extension « War of the Chosen », les aliens du groupe ADVENT ont été mis en déroute et la civilisation normale reprend ses droits. Le jeu se déroule dans le cadre de « City 31 », ville cosmopolite qui est un exemple de lieu où humains et aliens vivent en harmonie.
Le Chimera Squad est une escouade style « SWAT » composée elle aussi d’humains et d’aliens envoyés à City 31 pour assister les autorités locales alors que les problèmes deviennent de plus en plus nombreux. Et il ne faut pas longtemps pour qu’ils soient mis face à un grand défi quand la maire de la ville est assassinée dans une attaque terroriste.
Gameplay
Les bases du gameplay sont les mêmes que celles des derniers XCOM de Firaxis : On contrôle un groupe dans une zone avec un objectif précis (généralement éliminer tout le monde) et on jour en tour par tour en déplaçant ses troupes sur une grille et en leur donnant des actions à faire.
Mais déjà, contrairement aux XCOM « classiques », la couche « stratégie » est plutôt limitée. Pas de construction de base ou d’exploration. Ici il n’y a qu’une carte de la ville pour lancer les missions, un laboratoire de recherche, une zone pour entraîner ou soigner un soldat et l’opportunité d’envoyer un autre dans des missions longues durées. Et c’est à peu près tout.
Tout au plus le seul danger sera de gérer le chaos qui s’installe dans la ville en réussissant certaines missions ou en utilisant des compétences spéciales. C’est d’ailleurs le seul moyen de perdre la campagne. Si le chaos de la ville est au maximum, tout est perdu. Et l’échec d’une mission critique ou la mort d’un de vos soldats se soldera par un écran vous demandant de recommencer.
Pas de mort persistante dans cet épisode et pas de réelle personnalisation de vos personnages. Une des bonnes idées du jeu est de nous proposer une équipe composée à la fois d’humains et d’aliens (du même genre que ceux croisés dans XCOM 2) ayant chacun une personnalité propre qui s’exprime via des dialogues entre les missions qui ont pour seul but de leur donner vie.
Et ça marche très bien … mais on peut tout de même regretter le fait de ne pas pouvoir réellement personnaliser son équipe comme on le ferait dans un XCOM classique. Et ce système implique que les soldats ne peuvent pas mourir au combat. Si leur vie est à 0, les équipiers ont quelques tours pour stabiliser le mourant ou sinon il faudra recommencer la mission.
Quant à la personnalisation de leurs compétences, on ne peut pas réellement parler d’arbres au vu du faible nombre de branches. Une montée en grade vous donnera généralement une nouvelle compétence et parfois vous aurez le luxe de choisir entre 2. Et c’est tout.
Vous avez choisi votre mission ? Vos 4 soldats sont équipés ? Votre véhicule se rend sur place et que la fête commence !
Quoi de vraiment neuf ?
Une fois une mission lancée, vous verrez les 2 nouveautés qu’apporte Chimera Squad : Avec tout d’abord les « Breach ».
Chaque mission est découpée en « petites » rencontres (1 à 4 selon les missions). Ces rencontres commencent toujours par un Breach qui consiste à faire entrer dans l’ordre de son choix par les différents points d’entrée de la pièce, parfois en devant utiliser des outils spécifiques. Une fois l’ordre établi, les 4 soldats (votre équipe aura toujours cette taille fixe) entrent dans la pièce et disposent d’un premier tour « gratuit » pour pouvoir déjà éliminer un ennemi coriace ou incapaciter une menace imminente. C’est ensuite aux troupes ennemies d’éventuellement riposter avant que la rencontre ne commence réellement.
Ce système d’irruption est une très bonne idée qui rafraîchit un peu le gameplay plutôt classique d’XCOM. Mais malheureusement les subtilités ne sont pas expliquées et c’est en tâtonnant au fil des missions qu’on finira par comprendre les statuts des ennemis, les capacités de nos agents et les possibilités d’utiliser grenades et scan.
La rencontre commence ensuite réellement et on se retrouve comme d’habitude dans XCOM avec une zone de jeu, des troupes mais voici la seconde variante par rapport à la formule originale : ici ce n’est pas d’abord au joueur de jouer toutes ses troupes puis à l’adversaire mais les tours sont gérés personnage par personnage. Autrement dit, désormais après que le joueur a pu agir une fois, le tour passe au personnage suivant qui peut soit être un autre allié ou un ennemi. (Pour les plus rôlistes d’entre vous, pensez au système d’initiative classique dans le style de D&D par exemple)
Ce système change la manière d’aborder les tours par rapport aux XCOM plus classiques. Plus question ici de placer tranquillement ses troupes et de se préparer à faire plusieurs actions à la suite, il faut ici parfois faire avec le fait que votre soigneur ne pourra pas agir avant plusieurs tours ennemis.
Bien sûr certaines actions nouvelles sont disponibles pour éventuellement retarder le tour d’un adversaire ou faire agir un allié plus tôt.
On se retrouve ensuite sur XCOM plutôt classique avec les bons points … mais aussi les moins bons.
Mais…
Les calculs des probabilités de toucher sont toujours aussi farfelus avec parfois plus de chance de toucher un ennemi caché derrière une caisse que celui qui n’est absolument pas couvert et qui se trouve à peine plus loin. Sans parler de la célèbre « 80% de chance de toucher l’ennemi avec lequel je suis au corps à corps ». Oui malheureusement les défauts d’XCOM 2 … qui était déjà dans le 1er XCOM de Firaxis ont fait le voyage également.
Les angles de caméra qui ne permettent pas de suivre l’action, l’interface gorgée d’informations dans tous les sens mais sans certaines infos essentielles, les bugs et retours Windows … on est bien en terrain connu.
Mais avec des limitations dues au fait qu’on est face à un spin-off et non pas une véritable suite comme le fait que la taille des niveaux empêche toute verticalité ou de pouvoir avoir des actions en étant à l’abri.
Et l’autre gros problème du jeu vient de sa difficulté plutôt aléatoire où vous allez rouler sans soucis sur la majorité des missions avant de vous prendre 2 à 3 murs de difficultés en plein visage en arrivant sur des missions où on a l’impression que le jeu veut juste vous montrer qu’il peut être difficile voire injuste.
Conclusion
XCOM: Chimera Squad reste un bon jeu, un petit concentré de XCOM pour ceux, comme moi, qui attendent un XCOM 3 et qui leur permet de passer une vingtaine d’heures dans l’univers qu’ils aiment, en terrain très connu … tout en espérant que ça ne soit que l’apéritif avant d’avoir quelque chose de plus consistant mais surtout de mieux ficelé à se mettre sous la dent.
Playthrough
Pour les plus curieux, voici ci-dessous un lien vers le playthrough complet de ma première campagne, en mode normal, avec les échecs inclus 😉 Si vous vous ennuyez pendant +/- 22 heures … ou alors regardez juste quelques extraits pour vous faire une idée.